Article publié le 2011-04-15 par Par Jamil Thiam Diaspora
Viatique de l’asbl Acpro [03/2011]
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L’expert comptable Mukota Muteba Mbayo Maurice prône l’affirmation des valeurs positives africaines

Né à Kinshasa en République Démocratique du Congo, Mukota Muteba Mbayo Maurice demeure attaché aux valeurs africaines. Expert comptable &, conseil fiscal associé, il assume à la fois la direction du département fiscal mais aussi la direction du département Afrique au sein du cabinet d’expertises comptables et fiscales « Accountants Team sprl ». Cependant, outre son statut de président des professionnels africains de la comptabilité et membre du conseil d’administration du Club du Congo, le sieur Mukota est aussi président de l’African Culture Promotion dont il est membre fondateur. A travers cette association, il contribue, depuis plusieurs années, à la promotion de l’identité et des valeurs positives africaines en Belgique. Et en perspectives de la soirée de gala des African Awards, organisée en partenariat avec l’asbl Friendly Foot et qui honore les meilleurs africains de l’année dont les footballeurs avec le trophée Soulier d’Ebéne, le leader de l’Acpro, annonce des changements de taille. Mais, prévient-il : « la philosophie reste la même ». Aujourd’hui, il symbolise une valeur sûre de la diaspora africaine dans le Benelux.

Présentez-vous à nos lecteurs

Je m’appelle Mukota Muteba Mbayo Maurice (MM), marié et père de trois enfants. Je suis expert comptable depuis 1992 et président des professionnels africains de la comptabilité et membre du Club du Congo. A côte de çà, je suis fondateur de l’African Culture Promotion (Acpro), une asbl créee avec des amis partis maintenant vivre aux Etats Unis et au Congo.

LNA : Parlez-nous de la société Accountants Team sprl où vous travaillez depuis plusieurs années ?

MM : Je suis expert comptable et conseiller fiscal/associé. Je suis responsable du département fiscal du cabinet Accountants Team sprl, un cabinet d’expertises comptables et fiscales. Nous avons aussi un cabinet à Paris en France et un autre à Kinshasa au Congo. Toujours en croissance, ACC Team compte déjà plus d’une vingtaine de collaborateurs y compris des associés. Cette structure caractérisée par une dynamique cohésion permet de faire valoir des compétences de divers horizons. Notamment, les indépendants, les PME, les associations, les grandes entreprises, les multinationales et administrations. Le Cabinet ACC assure les missions classiques de l’expertise comptable ainsi que celles qui requièrent un savoir pointu. Ainsi, ACC Team intervient tout au long de la vie de l’entreprise. Qu’il s’agisse de la constitution ou du développement des activités. Nous avons une clientèle importante dont des africains. Fondé en 1986 par Tom Coene, ACC Team est sans conteste le cabinet d’expertises comptables qui a enregistré la plus grande montée en puissance du secteur. En 20 années d’existence, il s’est placé dans le top 50 des 2.000 sociétés officiant dans ce domaine. Les secteurs de prédilection sont les activités audiovisuelles et l’assistance aux organisations européennes, étatiques et régionales dans les domaines classiques de la comptabilité, de l’expertise comptable et de la fiscalité. Le secteur d’activité audiovisuelle occupe une place très symbolique dans l’histoire d’ACC Team. Egalement dans le domaine médical-paramédical, qu’il s’agisse de kinésithérapeutes, d’infirmières ou de médecins, l’accompagnement d'ACC Team est global. Au niveau du département légal, la société conseille également les avocats et les professions liées au droit jusque dans l’acquisition de logiciels informatiques de gestion et à l'organisation du travail administratif. En raison de son expérience de 20 années, ACC Team a développé des savoirs pointus dans différents secteurs.

LNA : En tant qu’expert comptable, qu’est ce qui justifie votre engagement sur le terrain associatif ?

MM : Quand j’étais étudiant, j’ai toujours voulu jouer un rôle important dans la communauté. J’avais un grand intérêt pour cette communauté africaine. C’est pourquoi, avec des amis, on a mis en place l’African Culture Promotion afin de donner une image positive de l’Afrique en mettant en avant les africains vivant en Belgique. Une manière de permettre une meilleure visibilité dans ce qu’ils apportent au pays d’accueil, la Belgique. Où il y a des valeurs africaines sûres, des initiatives qui doivent être mises en exergue. C’est tout le sens du prix Soulier d’Ebène qui récompense le meilleur sportif africain évoluant en Belgique. Il y a eu la possibilité de le faire dans d’autres domaines. C’est pourquoi, nous avions récompensé des africains du monde politique, médical, associatif et dans tous les volets. On le fait pour que ces africains qui réussissent malgré les difficultés, soient un repère pour la jeunesse. MM : L’African Culture Promotion a une vocation d’intégration et nous avons fait preuve d’ouverture en Belgique. Il fallait faire preuve de travail complémentaire. Parce que nous croyons que c’est possible d’y arriver sans prétention tout en se projetant vers l’avenir. Aujourd’hui, la réussite d’Acpro est le fruit d’un long combat et d’un engagement sans faille des membres, à notre échelle. A chaque fois, nous avons voulu mettre en avant nos frères de la diaspora. Y compris nos pays d’origine.

LNA : Quelles sont les principales orientations de l’African Culture Promotion ?

MM : Véritablement, c’est mettre en avant les valeurs africaines. Mais, cela va au-delà. L’objectif global de l’association est de promouvoir la culture africaine dans tous ses aspects, afin de permettre l’affirmation et la diffusion, dans les pays d’Europe, d’une identité culturelle africaine dans ses multiples spécificités, approches, sensibilités et langues. Nous voulons donner une image positive de l’Afrique et des africains de la diaspora. La remise du prix Soulier d’Ebène lors de la cérémonie des African Awards entre dans ce sens. Aussi, l’Acpro essaie de susciter une dynamique au niveau de la jeunesse à avoir des références. De dire aux autorités de la Belgique qu’il y a des africains qui se sentent bien et qui ont des valeurs économiques, culturelles et sociales très importantes pour ce pays d’accueil. L’exemple de Vincent Kompany est assez illustratif. Il a été récemment capitaine de l’équipe nationale belge. Et pourtant, il y a dix ans, voir un africain dans cette équipe était un fait épisodique. C’était même difficile de voir un africain jouer à Anderlecht, ce n’est plus le cas maintenant. Nous voulons ainsi transposer cela chez les africains qui ont des valeurs de qualité et qui évoluent dans les domaines de l’entreprise, de la santé, de la politique, du social etc.. Nous contribuons ainsi à promouvoir cette richesse au profit de la Belgique et par ricochet de nos pays d’origine. Ce n’est pas seulement la remise du trophée Soulier d’Ebéne, mais c’est une vision beaucoup plus lointaine. C’est aussi la conjonction de forces au sein de notre asbl qui fonde aujourd’hui le dynamisme et la réussite.

LNA : Quelles perspectives pour le futur ?

MM : Grâce aux ressources, surtout humaines qui se dégagent, grâce à la pérennité à savoir les 20 ans d’existence d’African Culture Promotion, nous avons réussi autour de nous un grand rassemblement et une forte adhésion. C’est pourquoi, on commence de plus en plus à avoir une vision européenne. En effet, on s’installe petit à petit en Europe.

LNA : Quels types de partenariats avezvous développés avec les asbl africaines de Belgique, particulièrement avec Friendly Foot ?

MM : Les partenariats sont positifs et constructifs. Comme la devise de notre pays d’accueil « l’union fait la force », nous prônons l’ouverture et l’échange entre associations. Ce n’est pas la première fois. Nous avions eu des partenariats avec d’autres associations mais la mayonnaise n’a pas fonctionné. Mais avec Friendly Foot, çà a été positif et dynamique, au moment où d’autres prédisaient notre mort. C’est des gens intelligents. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, on va continuer dans la même dynamique. Friendly Foot, à travers leur association, a la même philosophie et la même vocation que nous. Ceux qui se ressemblent s’assemblent comme le dit l’adage. C’est ainsi, depuis 2007, les asbl Friendly Foot et ACPRO se sont unies pour organiser la soirée de gala annuelle les African Awards, pour la remise du trophée le Soulier d’Ebène qui récompense depuis 1990, le joueur d’origine africaine du championnat belge de football le plus méritant et chevronné.

LNA : Quelles innovations pour la cérémonie des African Awards édition 2011 ?

MM : Absolument, il y aura des innovations mais seulement du côté festif et du point de vue de l’organisation pratique. Cependant, nous mettrons l’accent sur les 20 ans d’Acpro. Nous allons associer à la cérémonie d’autres événements de manière à marquer l’empreinte des 20 ans de l’association. Au cours de cette soirée, il y aura des invités de taille. Mais, fondamentalement on ne changera pas de philosophie.

LNA : Quels messages voulez-vous délivrer à l’Afrique et aux africains de la diaspora ?

MM : Par rapport aux africains de la diaspora, c’est dire que nous sommes dans un pays d’accueil, la Belgique, nous devons y jouer un rôle déterminant dans tous les domaines d’activités. Nous sommes courageux. Gràce à notre métissage culturel, on a cette flexibilité qui doit nous inciter, non seulement à aider notre pays d’accueil mais aussi à contribuer au développement de nos pays d’origine dont nous nous identifions. Au continent africain, nous avons besoin d’unité pour pouvoir entreprendre une vision beaucoup plus lointaine. D’ailleurs, c’est cette vision que nous avons qui nous permet aujourd’hui de fêter les 20 ans d’acpro.

LNA : Denier mot

MM : Tous mes remerciements à la rédaction du magazine Le nouvel Afrique. Et j’espère que par l’organisation de la cérémonie des African Awards et la récompense du prix Soulier d’Ebéne, nous allons continuer de faire des africains des modèles de réussite pour les générations futures.