Article publié le 2011-04-15 par Par Jamil Thiam Education
Journée internationale de la femme en Afrique - Plus d’égalité et de travail pour les femmes [03/2011]
© Markus Reinhardt

« L'égalité d'accès à l'éducation, de formation et de la science et la technologie: Chemin à un travail décent pour les femmes ». Tel est le thème dédié à la journée internationale des femmes prévue le 8 mars prochain. Une autre étape, déterminante, dans la vie des femmes en Afrique qui représentent une force vive dans le continent avec plus de 58 % de la population totale. Ainsi, tout au long du mois de mars, les droits fondamentaux des femmes seront mis en exergue au plan de leurs vécus socio-économiques et politiques.

Depuis le début des années 1980, avec la mise en place des politiques de développement en Afrique, la féminisation de la pauvreté est devenue un engrenage dans de nombreux pays. Aussi, cette crise économique mondiale actuelle porte un coup dur aux femmes africaines, avec des conséquences particulièrement pénalisantes pour les filles. Dans le contexte actuel de féminisation de la pauvreté, le cercle vicieux s'élargit de plus en plus. En même temps, il se referme sur elles dans une dynamique de précarisation continue. En Afrique, la pauvreté a, en réalité, un visage féminin et les femmes du continent sont marginalisées aux plans économiques, culturels, ethniques, politiques et financiers à cause de la pauvreté. Qui est une des causes de la vulnérabilité des femmes à l’infection à vih/ sida. Face à ce bilan, que faire pour les permettre de lever les divers obstacles qui les empêchent d’être des actrices politiques et économiques à part entière ? A l’apparition du vih/sida, au début des années 80, les hommes étaient plus touchés. Aujourd’hui, cette donne s’est littéralement inversée au détriment des femmes. Sur les 25 millions de personnes vivant avec le vih en Afrique (37,8 millions dans le monde), 58% sont des femmes, selon l’Onusida. Au même moment, la mortalité maternelle et infantile ont considérablement augmenté. Dans les choix pour l'accès à une éducation, les filles viennent en second plan. Vingt ans après, on investit des milliards dans leur scolarisation afin de corriger les effets du désastre. Ainsi, avec le thème de cette année : «L'égalité d'accès à l'éducation, de formation et de la science et la technologie: Chemin à un travail décent pour les femmes», il semble clair que l’accès à l’éducation et à l’emploi s’avère être une priorité pour les femmes du monde et de l’Afrique en particulier, tout comme la protection de leurs droits fondamentaux et la réduction de leur vulnérabilité à l’infection à vih/sida en luttant contre la violence, le viol et la traite dont elles continuent de souffrir face au poids des traditions sociales.

L’équité sociale…

Dans leur quête d’équité, les femmes ont commencé depuis des décennies à s’engager pour défendre leurs droits pour plus d’égalité, de justice sociale, de paix et de développement. Avec la prolifération des mouvements féministes, elles ont eu gain de cause. Comme au Sénégal où la parité entre homme/femme est absolue à tous les niveaux décisionnels. En effet, l’égalité entre sexes n’est pas seulement une chose normale à faire au nom de l’équité, mais c’est aussi une question de bon sens économique et politique. Dans ce sens, la célébration de la journée internationale de la femme du 08 mars reste un moment privilégié pour réclamer une société équitable pour tous ses membres, où la diversité, la tolérance, la sécurité, la justice et l'égalité sociales entre les femmes et les hommes seront respectées. Telle est l'histoire de la Journée internationale de la femme instituée depuis 1908.

Le 08 mars, journée dédiée à la femme

L’organisation de la journée de la femme en Afrique est aussi un moyen important pour contribuer, à travers un plaidoyer, à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. En effet, il s’agit de revoir les stratégies de réduction de la pauvreté qui manquent souvent de cibler les jeunes filles et les femmes en Afrique. L’éradication de la discrimination basée sur le sexe est une des clefs pour promouvoir le développement du continent. En outre, une éducation pour tous doit être accordée aux femmes. Eduquer une jeune fille signifie qu’elle sera trois fois moins susceptible de contracter le virus du sida ou une grossesse. Elle aura une meilleure santé avec des enfants qui ont 40% plus de chances de passer l’âge de 5 ans. Les femmes qui ont bénéficié d’une éducation sont moins susceptibles de mourir durant la grossesse ou l’accouchement. Et, plus susceptibles aussi d’envoyer leurs enfants à l’école, selon l’Unicef. Avec le thème : «L'égalité d'accès à l'éducation, de formation et de la science et la technologie: Chemin à un travail décent pour les femmes», plusieurs femmes seront sensibilisées. En effet, le rôle des femmes dans la société africaine a souvent été négligé dans certains pays alors qu’elles jouent un rôle déterminant dans l’éducation et le développement. Cependant, beaucoup de progrès ont été réalisés au cours des dernières années grâce, pour la plupart, à des événements comme la journée annuelle dédiée à la femme qui fait que celle-ci est reconnue comme un élément incontournable dans tous les secteurs de la vie.