Article publié le 2011-01-10 par Par Alexandre Korbéogo Maghreb
Maroc - Les bidonvilles se cherchent une tanière [08/2010]
Paysage de Fes, Maroc

Le Maroc vient de réussir un grand coup en se classant 2 ème pays au monde en terme de réduction de la population des bidonvilles. Désormais, la ville prend le dessus sur le désordre. C’est un exemple de développement à la hauteur de ce pays maghrébin qui avance lentement mais sûrement vers le développement.

Pour la période 2000-2010, le Maroc a été classé 2ème des pays ayant réduit la population de ses bidonvilles. C’est l’ONU-Habitat qui l’affirme, repris par le journal «le Matin du Sahara et du Maghreb». Selon ces informations, le pays du Roi Mohamed VI se positionne comme une référence en matière de gestion du flux urbain. Selon M Barcelo, un responsable onusien, interviewé par le journal cité plus haut «le Royaume du Maroc est classé deuxième après l’Indonésie concernant le taux de réduction de la population des bidonvilles pour la période 2000-2010, soit 45,8%, considéré comme un bon indicateur au plan quantitatif». D’emblée, l’on reconnait la qualité du travail abattu pour faire reculer les bidonvilles dans ce pays. A travers le monde, l’on a l’habitude de constater que les quartiers les plus huppés côtoient souvent des bidonvilles. Cela donne l’impression du beau à côté du laid. Mieux encore, ces bidonvilles sont le nid de divers maux de la société tels que l’insécurité, le banditisme et les populations vivent de façon précaire. Le classement fait par l’ONU-Habitat concerne 20 pays à travers la planète. Selon l’étude, «le Maroc est devancé par l’Indonésie (47,5%), suivi par l’Argentine (40,7%), la Colombie (39,7%) et l’Egypte (39,2%). Il s’agit du TOP 20 des pays retenus par ONU-Habitat qui concourent à la réduction de la fracture urbaine par l’amélioration des conditions de vie des bidonvillois, en réponse à la Cible 11 des Objectifs du Millénaire pour le Développement». Le responsable onusien, M Barcelo a été séduit par le travail opéré par les autorités de Rabat lors de sa visite de terrain. «C’est au plus haut niveau de l’Etat, qu’il y a une prise de conscience du rôle moteur de la ville et de la nécessité de sa mise à niveau. Il y a un consensus national autour de ces thématiques d’inclusion. Le Maroc, en réduction de nombre de personnes logées dans les bidonvilles, a eu, à travers le programme Villes sans bidonvilles, un impact fort» a-til expliqué.

Améliorer le niveau de vie des populations

La problématique de la réduction des bidonvilles se conjugue avec l’amélioration des conditions de vie des populations. Un ensemble de programmes, souvent ambitieux, est à mettre en oeuvre pour atteindre les résultats escomptés. Et, le Maroc y souscrit pleinement. D’où la fierté de l’ONUHabitat: «nous sommes très heureux à ONU-Habitat que le gouvernement marocain ait impulsé cette prise en compte des villes qui doivent être inclusives grâce à de grands programmes comme Villes sans bidonvilles, le programme de création de villes nouvelles, l’ensemble permettant d’améliorer le niveau de vie de la population dans le milieu urbain et rural.» L’un des défis majeurs qui s’imposent à présent est la prise en compte des commodités nécessaires pour une bonne gestion de la ville. Il s’agit de favoriser le développement du secteur des transports, de l’emploi et intégrer toutes les dimensions tout en donnant plus de responsabilités aux communes. «Il faut élargir leur champ de responsabilités» insiste M Barcelo. L’intérêt majeur de cette stratégie réside dans le fait qu’elle permet de décentraliser la gestion des cités. On l’a vu au Brésil, la décentralisation a été une grande réussite du fait que les collectivités territoriales créent les moyens de leur politique. Aidées par l’Etat, les collectivités territoriales parviennent à faire des miracles en terme de développement. C’est l’une des méthodes les plus modernes pour créer une synergie d’actions entre le centre et la périphérie.Le pays du Roi Mohamed VI entame ainsi une odyssée vers des villes plus saines qui respectent les conditions environnementales. C’est pourquoi en visitant ce pays, on a l’impression que c’est un pays entier où il n’y a pas de village. L’élan de développement inclusif opéré permet de rendre dynamiques les actions posées sur le terrain. Et, ces actions sont inséparables de la participation des populations aux projets et programmes de développement. On ne développe pas sans le peuple. Le peuple aussi trouve son bonheur lorsqu’il sent qu’il est impliqué dans les différentes prises de décisions le concernant. Le Maroc, par ce programme qui a permis de réduire le nombre des populations des bidonvilles, donne l’exemple aux autres pays africains. Et, cet exemple est à suivre. Impérativement.

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