Article publié le 2011-01-10 par Alexandre Korbéogo Sport
Coupe du monde 2010, Pari réussi pour l’Afrique du Sud [07/2010]
suporter de l’Afrique-du-Sud © Axel Bührmann

Depuis le 11 juin 2010, l’Afrique vit au rythme de la XIXème édition de la coupe du monde. Le moins que l’on puisse dire est que cette messe du sport roi a été bien organisée par l’Afrique du Sud, permettant à ce mondial d’être celui des records. Pari réussi.

L’Afrique du Sud vient de gagner le pari d’une organisation réussie de la coupe du monde. C’est l’Afrique entière qui tire profit de cette bonne organisation. Avec une cérémonie d’ouverture, sobre mais riche en couleurs, en lumière et en son, les Sud-africains ont révélé à la face du monde tout le bien culturel et traditionnel que l’on dit du berceau de l’humanité. Et, lorsque le fameux «vuvuzela», cette corne au son strident, s’invite dans la danse, les stades entrent dans la folie de l’ambiance. C’est la touche africaine. Mieux, l’organisation réussie de la XIXème coupe du monde est aussi une réussite financière. La Fédération internationale de Football Association (FIFA) a révélé que cette coupe du monde est celle des records. Records financiers s’entend. Le pays organisateur a déboursé 4 milliards d’euros pour bâtir des stades, rénover des aéroports, construire des routes et des moyens de transport ultra-moderne. La sécurité qui semblait être le faible de cette nation a trouvé une réponse satisfaisante avec le recrutement de plus de 4000 policiers supplémentaires. Les échos qui proviennent des sites d’Afrique du Sud sont rassurants quant aux dispositifs sécuritaires pris, pour permettre à ces millions de supporteurs et de visiteurs de vivre la fête du football dans la sérénité. L’Afrique aura attendu 80 ans pour que le rêve d’organiser la coupe du monde devienne une réalité. Au vu de l’organisation réussie, l’attente n’aura pas été de trop. Presque tous les matchs se jouent à guichet fermé. Les rencontres sont d’un niveau élevé. Les fans du ballon rond se délectent des phases de jeu des différentes équipes. Les coups de pattes, les petits dribles des stars enflamment les stades. C’est ça l’Afrique comme le dirait l’autre.

Plus de 30 milliards de spectateurs

La XIXème édition de la coupe du monde est celle des records. Le record des téléspectateurs a été battu dans la nation arc-en-ciel. Trente milliards de spectateurs ont pris d’assaut les différents stades et sites de diffusion. Dans les villes africaines, des organisateurs ont posé des écrans géants pour faire suivre aux fanatiques, en grandeur nature, les temps forts du sport roi. Le football a gagné ses lettres de noblesse à travers cette coupe du monde inédite. Le mondial c’est aussi celui des affaires. Le géant japonais de la technologie, Sony, a gagné de filmer 25 matchs en 3D. La FIFA, quant à elle, a fait un bénéfice de 800 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros. Adidas a gagné de faire figurer son emblème sur 12 des 32 équipes qui prennent part à la compétition. Un autre record est celui de l’assurance du mondial. Il a été assuré à hauteur de 7,5 milliards d’euros. Ce qui prouve que l’Afrique à travers l’Afrique du Sud a mis les petits plats dans les grands pour faire de ce mondial, une fête à dimension mondiale. Une semaine avant le début de la coupe du monde, l’Afrique du Sud semblait être entrée en transe dans une ambiance féérique dans les rues des grandes villes du pays de Nelson Mandela, le premier Président noir de ce pays qui a aboli l’apartheid en 1994.

6 pays africains au rendez-vous

A cette coupe du monde qui prend fin le 11 juillet 2010, un autre record a été battu. Celui du nombre d’équipes africaines prenant part à la fête. Au lieu de 5 conventionnellement, ce sont 6 pays africains qui disputent la compétition. Le pays organisateur, qualifié d’office, a été rejoint par les qualifiés (la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Ghana, l’Algérie et le Nigéria). Ces équipes africaines ont fait mention honorable même si par moment, le manque d’expérience des équipes africaines les a fait quitter trop tôt la compétition. Comme on le dit, c’est la somme de nos échecs qui constituent nos expériences. Les pays africains ayant participé à ce mondial ont eu le bénéfice de se frotter aux trente-deux meilleures équipes de football de la planète. C’est un grand bénéfice et même un honneur fait à eux. A présent, il reste à tirer les leçons des différentes défaites afin de bâtir des équipes techniquement, tactiquement et physiquement solides. Cela est possible. Il suffit d’y mettre les moyens.

Le Ghana, un espoir

En se qualifiant pour les quarts de finale, les Blacks Stars du Ghana viennent de rentrer dans l’histoire. Au terme d’un match euphorique et plein de rebondissements, les jeunes ghanéens sont venus à bout des américains dans la série des prolongations par le score de 2-1. Après le Cameroun en 1994, le Sénégal en 2002, les Blacks Stars viennent de montrer que l’Afrique a de la valeur à revendre. Asamoah Gyan et ses coéquipiers ont réveillé l’espoir qui commençait à flétrir comme une peau de chagrin chez les Africains. L’Afrique, en réussissant le pari de l’organisation, vient, à travers le Ghana, donner une autre dimension au football africain. Celle bâtie sur la circulation de balle, faite de passes courtes et de jeu en vitesse. Aujourd’hui, l’Afrique frappe un grand coup. Le pari est gagné pour ce continent qui émerveille le monde entier et qui continuera d’émerveiller le monde entier. L’Afrique et son football sont un mystère; un mystère qui fait battre le coeur des millions d’habitants africains.