Article publié le 2010-12-11 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Le prix du succès [05/2010]
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La Belgique vient de vibrer au rythme de la récompense du meilleur joueur africain évoluant dans ce pays. Le Soulier d’Ebène, depuis près de vingt ans, récompense le meilleur joueur africain. Cette année, l’événement revêtait une connotation particulière au moment où se pays vit l’une de ses crises politiques. Mais là n’est pas l’objet du présent écrit. Le sport on le sait, déchaîne passion et engouement aux quatre coins de la planète. La coupe du monde est à quelques pas et, prendre la décision de récompenser le meilleur africain évoluant dans un championnat belge, dont la notoriété n’est pas à comparer avec celle du Calcio, en Italie ou de la Bundesliga, en Allemagne ou encore de la League One en Angleterre, peut s’avérer être un coup d’épée dans l’eau.

Et, pourtant! Le Soulier d’Ebène, dans sa conception et son action, vise à promouvoir une Afrique qui gagne à travers sa jeunesse. Une jeunesse dont l’imagination et le courage de triompher de l’adversité liée à toute sorte d’action peut emmener le sport à être un facteur de paix et de développement en Afrique. A travers le continent, les footballeurs professionnels africains ont montré combien ils espèrent en la jeunesse africaine. Au Sénégal, ce sont des professionnels africains, aidés par leurs amis, footballeurs aussi, qui ont monté une école de foot-étude qui crée et façonne des champions (voir l’article sur Diambars à la page 32.). Au Burkina Faso, ce sont des jeunes joueurs professionnels burkinabé qui ont repris en main une école de formation de jeunes talents. C’est de cette école que sont sorties les crèmes du football burkinabé. En Côte d’Ivoire, au Togo, pour ne citer que ces pays, ce sont des professionnels africains évoluant partout dans le monde, qui stimulent et créent la passion de devenir meilleurs à leurs jeunes frères évoluant dans le domaine.

Le sport c’est la passion, le foot est une religion, suivez le regard et faites un tour au Brésil. Au vu de cette donne, récompenser le meilleur joueur africain évoluant dans le championnat belge, c’est susciter partout en Europe, un exemple pour créer des champions chaque année. C’est l’Afrique qui gagne. Car, ne dit pas que l’intelligence c’est la capacité pour une personne d’aller chercher chez l’autre ce qu’il ne connaît pas et de partager avec lui ce qu’il sait? Les professionnels africains apprennent des autres mais aussi, font apprendre les autres. On se rappelle les phases de dribles hors du commun du Nigérien Jay-Jay Okocha qui a été une révolution dans le football africain.

Ce sont ces merveilles que le Soulier d’Ebène veut saluer en octroyant chaque année un prix au meilleur joueur africain ou d’origine africaine évoluant dans le championnat belge. C’est une constance et un défi lancé aux joueurs africains de se donner les moyens de remporter cette distinction. Car, c’est de là que la jeunesse, restée en Afrique, se dira qu’elle a des exemples à suivre, des modèles à incarner. C’est le prix du succès.