Article publié le 2010-01-06 par Alexandre KORBEOGO Maghreb
Le Maroc tourne le dos à un prêt du FMI [01/2010]
La mosquée Hassan II, Casablanca
ph: S. Youness

Le Royaume chérifien ne veut pas du prêt du Fonds monétaire international. Il préfère emprunter par émission de bons de trésor pour promouvoir ses investissements, partant son développement. Cela semble être une révolution en Afrique où certains pays sont souvent obligés de faire les yeux doux au FMI afin de bénéficier de ses largesses.

Avec un taux de croissance de près de 10%, le Maroc a refusé un prêt du FMI. C’est la note hebdomadaire d’Integra Bourse qui l’a révélé en novembre. Le pays du Roi Mohamed VI préfère ainsi emprunter par émission obligataire de bons de trésor à l’étranger. Le Maroc, à travers cet acte en bénéficie doublement. Non seulement, il garde une autonomie dans l’emploi des fonds qu’il va récolter mais aussi, il bénéficiera d’avantages considérables dans la gestion de la dette du Trésor. La dette du Trésor marocain est aujourd’hui peu élevée, comparativement à celle de la dette intérieure. Respectivement 10% contre 37%. En décidant d’emprunter par émission obligataire de bons de trésor, ce pays se tourne vers une gestion rationnelle et responsable de ses deniers publics. Il va ainsi, de façon méthodique, employer ce fonds pour relever le niveau de son produit intérieur brut (PIB) qui était de 52,2 milliards d’euros en 2006. Par habitant, il était de 1669 euros la même année.  C’est donc un pays aux petites et moyennes entreprises en plein essor qui saute «à pieds joints» dans le giron des nations à industries prospères.
 
Des clients se bousculeront

Avec des recettes de privatisation de plus de 4 milliards de dirhams (la monnaie marocaine), environ 370 millions d’euros, de nombreux clients se bousculeront aux portillons du royaume chérifien. Les inconditionnels seront au rendez-vous. A savoir, la France (33,1%), l’Espagne (17,4%), le Royaume-Uni (7,36%), l’Italie (4,9%). Mais, il va falloir compter aussi avec les «dragons» d’Asie. En premier lieu la Chine populaire, ensuite l’Inde (qui n’a d’yeux que pour l’Afrique au XXIème siècle), la Chine Taïwan, et enfin Singapour, pour ne citer que ces pays-là. Dans ce volet très important de la privatisation, les candidats les plus porteurs dans la liste des privatisables sont la société Biopharma et Marsa Maroc. Une nouvelle page vient ainsi de s’ouvrir pour ce pays du Maghreb qui trace sa voie parmi les nations africaines.