Article publié le 2008-08-09 par Daouda Emile Ouedraohgo Editorial
Voici venu le temps du sursaut d’orgueil [07-08/2008]
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L’Afrique, cette terre des incompris. Elle a tout pour «plaire» et «séduire». Mais, peine à décoller. Elle est semblable à une mère qui nourrit les enfants de sa voisine. Un océan troublé par les vicissitudes de l’économie mondiale. Elle cherche ses marques et constitue pour les pays riches et développés, une vache à lait. Un tremplin pour s’enrichir dans la quintessence des ressources disponibles, dans la réalité d’un eldorado pétri de richesses. Et, pourtant ! Malgré les clignotants économiques de certains Etats au vert, Afrique du Sud, les pays du Maghreb, les pays de l’Uemoa, les populations africaines à la base souffrent du manque des trois repas par jour. Lorsque le phénomène de la vie chère passe par là, cela donne du tournis au ménage africain. De Mogadiscio à Dakar, de Libreville à Ouagadougou en passant par Abidjan et Douala, le phénomène a durablement marqué la fragilité des économies. De manifestations de rue à la grève généralisée, le «bas peuple» est sorti pour crier leur raz-le-bol face à la cherté de la vie. C’est le plat de résistance qui a fait dire aux experts économistes africains que la vie chère est une chance pour l’Afrique. Chance, parce que les africains prennent conscience que personne ne viendra leur donner à manger s’ils ne retroussent pas leurs manches. L’agriculture, l’industrie de transformation doivent être les priorités des projets de développement des Etats africains. Elles doivent être les priorités absolues pour une réelle croissance. Il est temps que l’Afrique prenne ses responsabilités en opérant un sursaut d’orgueil. Ce sursaut d’orgueil passe par l’intégration non seulement au niveau des économies des différents pays mais aussi au niveau des peuples. Le Président ivoirien Laurent Gbagbo, en visite d’Etat au Burkina Faso, a, à travers un discours historique prononcé devant la représentation nationale une phrase à dimension transversale : « notre génération n’a pas le droit de faiblir, au risque de faillir à notre mission vis-à- vis de nos peuples (...)N’oublions jamais que ce que nous manquons de faire nous-mêmes, sera un danger pour nous-mêmes, car il ne se trouvera personne pour faire à notre place ce qui relève de notre responsabilité directe.» Cette interpellation doit être intériorisé par chaque africain dans la poursuite de ses activités. D’où, qu’il faut remettre en cause les APE, les privatisations, les financements des projets afi n qu’ils répondent aux soucis de créer des conditions de vie meilleure pour les populations africaines. Voici venu le temps du sursaut d’orgueil pour l’Afrique. Main dans la main comme un seul homme, dans la volonté de faire du monde un idéal de vie, où chaque homme en ce qui le concerne trouve la joie de vivre là où il se trouve. C’est à cette condition que l’Afrique pourra relever le défi du développement. Le développement n’est pas un luxe pour l’Afrique. Il faut simplement y croire et travailler à le réaliser de concert avec les autres. Personne ne peut réussir seul. Toute grandeur se construit dans la solidarité.