Article publié le 2008-05-21 par Djia MAMBU Culture
Cinéma : Festival du Film africain en Belgique [05-06/2008]
L'Or noyé de Kamituga

Une scène du film «Il va pleuvoir sur Conakry»

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La 13ème édition Afrika Film Festival s'est tenu à Leuven en Belgique, du 11 au 26 avril 2008, alors même que se déroulait, du 17 au 22, le 4ème Festival des cinémas africains à Ixelles (Bruxelles). Les deux fêtes de la Culture ont constitué des occasions rêvées de découvrir des longs métrages de haute facture produits sur le continent.

Parmi les films phare des deux festivals figure notamment « Ezra » de Newton Aduaka du Nigeria, une oeuvre poignante sur les enfants soldats du Sierra Leone, couronné Etalon d'Or au FESPACO 2007 (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou) et meilleur film au Festival du film international d'Amiens en France, mais aussi sélectionné dans de nombreux festivals internationaux réputés comme ceux de Sundance aux Etats-Unis, de Londres ou encore de Milan. Il faut aussi signaler « Andalucia » d'Alain Gomis du Sénégal, remarqué lors du FIFF 2007, ou encore « Mange, ceci est mon corps » du réalisateur haïtien Michelange Quay.« Mamadou il est où ? » de Khady Ndiaye du Sénégal, « Cartouches gauloises » de Mehdi Charef (Algérie), « Papy » de Djo Munga de la RDCongo, « El Ejido La loi du profit » du Marocain Jawad Rhalib, « L'or noyé de Kamituga » des Belges Yvon Lammens et Colette Braeckman, « ThomasSankara, L'homme intègre » de Robin Shuffield ou « Victimes de nos richesses » du Malien Kal Touré sont aussi autant de films qui ont fait le bonheur des cinéphiles africains à ces occasions. Les deux festivals organisés en Belgique ont surtout été une opportunité pour Le Nouvel Afrique d'approcher les stars du cinéma africain, à l'instar d'Emile Abossolo M'Bo, l'acteur qui interprète le rôle du Père Damien dans la série culte « Plus Belle la Vie » diffusée quotidiennement sur France 3 et La Deux. Le comédien camerounais était présent à l'occasion de la présentation du film « Ezra ».

 

L'Or noyé de Kamituga

Mourir de faim sur une mine d'or : Le Congo illustré par une seule ville

Un film documentaire de d'une heure et dix minutes, sous-titré Français/Néerlandais, réalisé par Yvon Lammens et Colette Braeckman, journaliste au Soir, en co-production avec Philofilm , Simple Production et la RTBF. Projeté en avant-première le 9 avril au Actor's Studio à Bruxelles, Caméo à Namur, Le Parc à Charleroi, ensuite à Plaza Art à Mons et Le Parc/Churchill à Liège en mai.Kamituga, ville minière située à l'Est de la République Démocratique du Congo, symbolise la tragédie de l'histoire économique du pays. Les sociétés étrangères, qui ont remplacé les entreprises coloniales belges, sont sans scrupules vis-à-vis de la population locale. Pris en tenailles entre les différents acteurs du conflit, misère, violence et exploitation sont maintenant le quotidien des anciens mineurs et de leurs familles qui gardent malgré tout espoir... Après la version courte du film diffusée sur la RTBF et TV5, les réalisateurs Yvon Lammens et Colette Braeckman proposent à présent une version actualisée.

 

Tella Kpomahou, ou la rencontre de la Côte d'Ivoire avec la Guinée

A tout juste 30 ans, Tella Kpomahou apparaît pour la deuxième fois dans un long métrage avec « Il va pleuvoir sur Conakry », après son rôle dans « Les oiseaux du Ciel » d'Eliane Latour. A son actif, on compte aussi des incursions sur le petit écran avec « Etat de Grâce » sur France 2 ou « Femmes de flic » sur TF1 et quelques participations dans la scène théâtrale comme dans « La dispute » de Marivaux. D'origine ivoirienne, elle n'avait jamais mis les pieds en Guinée : « Quand le réalisateur m'a contacté pour me confier que le tournage allait se dérouler en Guinée, ça m'a fait énormément plaisir ! Les Guinées sont des personnes très attachantes ! », avoue-t-elle. « Au début c'était un peu dur. De l'Afrique je ne connais que la Côte d'Ivoire et le Bénin. Même si on est tous de l'Afrique de l'Ouest, j'ai quand même relevé des grandes différences en un mois de tournage, au niveau climat, géographique, économique et autres domaines », poursuit Tella.« Le film est un message d'amour, ce n'est pas l'Afrique misérabiliste, mais la jeunesse qui a envie de vivre sa vie sans pour autant que la famille ne l'empêchent de réaliser son amour. On montre une famille traditionnelle certes, avec des conflits de générations, mais ceci n'est pas propre au continent. En Afrique, on a juste un autre moyen de régler les choses, différemment des Européens, des Asiatiques », conclut-elle.