Article publié le 2012-01-11 par Par Mouhamadou Moustapha Thiam Politique
Bénin - Le Président promet de quitter le pouvoir en 2016 [12/2011]
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Profitant de la visite pastorale de Benoît XVI, le Président de la république du Bénin a confirmé son départ du pouvoir en 2016. Une belle leçon de démocratie administrée par Boni Yayi à certains Chefs d’État africains longtemps habitués à s’éterniser au pouvoir.

C’est bien connu de tous, les chefs d’État ne savent pas quitter le pouvoir à temps. Or, s’éterniser longtemps à ce pouvoir tentant pourrait conduire inéluctablement à la déchéance. Cela a été le cas au Niger avec le président Mamadou Tandja, ou encore récemment en Libye avec Kadhafi. De la grandeur à la déchéance pour ces nombreux présidents désireux de s'éterniser au pouvoir par leur volonté inouïe. Tel ne saurait être le cas pour le Chef de l’Etat béninois qui a profité de la visite du Pape Benoît XVI dans son pays pour rassurer son peuple sur sa volonté de quitter le pouvoir au terme de son mandat qui expire en 2016. Il répondait à la proposition faite par son hôte de respecter le principe démocratique en vigueur dans le pays depuis plus d’une vingtaine d’années. En effet, le Bénin, grâce à ses emblématiques prédécesseurs (Mathieu Kerekou et Nicéphore Dieudonné Soglo), est devenu un antre de la démocratie et de la stabilité politique où la clé des transitions politiques est détenue par les citoyens. Mais, en acceptant de respecter le calendrier républicain des prochaines années et d’opérer la future alternance au pouvoir, Boni Yayi administre une leçon de grandeur démocratique à ces nombreux chefs d’État africains assoiffés de pouvoir. Arrivé au pouvoir en 2006, le président Boni Yayi a été réélu en 2011. Après cette victoire, il s’est lancé dans des changements profonds dans la gestion des affaires du pays, ce qui l’a poussé à inventer le concept de « refondation » qui consiste à éviter les querelles politiques stériles pour se focaliser sur le développement endogène aux niveaux de l’agriculture, de l’éducation, de la santé etc., Il porte aussi assistance aux populations démunies comme chez les enfants et les femmes. Récemment en visite d’amitié et de travail en France, il a reçu les félicitations du Président français Nicolas Sarkozy lors de l’audience qu’il lui a accordée, pour sa réélection sans heurts à la présidence de la République du Bénin. D’ailleurs, un de ses proches rencontrés à Bruxelles a affirmé : « Au vu de tout ce qu’il a fait pour son pays et la bonne image qu’il véhicule pour l’Afrique, Yayi Boni est aujourd’hui l’un des plus grands démocrates africains ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ère des dictateurs tels que Idi Amin Dada, Jean-Bedel Bokassa, Ahmed Sékou Touré, Mobutu Sese Seko, Charles Ghankay Taylor et d’autres, qui ont appauvri leur peuple par le pillage des ressources pour enrichir au passage des banques européennes, semble révolu.

Promouvoir la démocratie

Désormais, le seul viatique qui vaille est la démocratie. Une démocratie qui va au delà des intérêts personnels pour promouvoir le bien-être et la quiétude des populations. On le sait, il n’y a pas de démocratie parfaite. Mais, actuellement, la meilleure forme de gouvernance reste la démocratie. Pas une démocratie de façade mais plutôt une démocratie participative qui libère les peuples et les emmène à prendre leur destin en main. Cette démocratie forge les peuples à être les acteurs de leur destin et à participer à la prise de décision. Celui qui décide pour lui-même, qui choisit ses dirigeants est apte à aider, corps et âme, ces dirigeants à mener à bien leur politique et leur programme de développement. L’Afrique a besoin de ces hommes et femmes, qui transcendent les clivages ethniques et n’ont qu’un seul amour : celui de leur patrie