Article publié le 2011-12-15 par Par Mouhamadou Moustapha Thiam Politique
Election présidentielle au Cameroun - La victoire de la démocratie selon le président réélu Paul Biya [11/2012]
© BELGA / AFP PHOTO / SEYLLOU

Arrivé au pouvoir en 1982, Paul Biya, 78 ans, vient d’être réélu sans surprise au terme de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier au Cameroun. Avec 77,989% des suffrages obtenus devant l’emblématique opposant John Fru Ndi, 10,712%, il va poursuivre sa mission démocratique pour un sixième mandat consécutif à la tête de ce pays.

Malgré la vive tension qui a prévalu à la veille de l’élection présidentielle dans le pays, les Camerounais ont su voter, le 9 octobre 2011, dans le calme et la transparence. Avec un taux de participation de 65,8%, le président Paul Biya est arrivé en tête dans neuf des dix régions du pays, de même qu’au niveau de la diaspora établie partout dans le monde. Quant au chef de file de l’opposition John Fru Ndi, il n’a remporté l’élection que dans le nord-ouest anglophone où il affiche son score le plus important, ce qui lui a permis d’ailleurs d’obtenir un taux de 10,712% au total à la proclamation des résultats du scrutin, le vendredi 21 octobre dernier, par la Cour suprême. Celle-ci avait dû étudier dix-neuf requêtes en annulation totale ou partielle du scrutin déposées par l'opposition avant qu’elles ne soient écartées par cette même Cour suprême. Quant aux autres candidats, Garga Haman Adjil obtient 3,2% des voix et Adamou Ndam Njoya, de l’UDC, 1,7%. Les quatre autres se partagent le reste des voix avec à la clé des scores peu significatifs. En réalité, l’opposition politique est ainsi assommée par les résultats du scrutin. Par contre, avec cette victoire mémorable, le président Paul Biya a, dans un discours, remercié ses compatriotes qui lui ont renouvelé leur confiance. Il promet ainsi de poursuivre sa mission pour promouvoir les valeurs démocratiques et pour faire émerger le Cameroun sur le plan socio-économique. Quant à John Fru Ndi, leader du Social Démocratique Front (SDF), il a adopté une posture républicaine en prenant acte de la réélection du président sortant. Il prend ainsi à court tous les observateurs qui croyaient à un appel aux manifestations au lendemain de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 09 octobre dernier. En effet, sept candidats déchus qui dénonçaient des fraudes massives et un taux d’abstention record le jour du scrutin, avaient déjà annoncé ne pas reconnaître les résultats.

Toutefois, plus de peur que de mal, la Cour suprême et les citoyens camerounais ont reconnu sans ambages la légitimité de ce scrutin qui a permis au Président sortant, Paul Biya, arrivé au pouvoir en1982, de diriger encore le pays pour un sixième mandat. Plusieurs observateurs internationaux, des pays comme la France, ont reconnu officiellement que l'élection présidentielle s'était déroulée dans des conditions acceptables. Tel n’est pas le cas pour les Etats-Unis qui parlent d'irrégularités notoires. Quoi qu’il en soit, malgré les critiques, fondées ou non, Paul Biya demeure toujours populaire au Cameroun, et plus particulièrement au Sud, dans sa région d’origine, où il a battu toute l’opposition réunie avec 96,5% des suffrages. « Je suis heureux que notre démocratie se porte bien », a affirmé le président Biya lors d’un discours de remerciements adressé à son peuple. La cérémonie de prestation de serment se tiendra en novembre ; elle sera suivie de la nomination d'un nouveau gouvernement qui s’attèlera à répondre aux nombreuses préoccupations du peuple camerounais.