Article publié le 2019-02-21 par Yvon le Page Société
Éducation - Un fonds pour une éducation accessible, équitable et de qualité en Afrique
Un fonds pour une éducation accessible, équitable et de qualité en Afrique

Le groupe « Investisseurs et Partenaires (I&P) »a annoncé le 15 janvier à Monaco qu’il entendait mobiliser entre 30 et 50 millions d’euros pour l’amélioration quantitative et qualitative de l’éducation en Afrique. Ce fonds aura pour objectif de répondre aux enjeux d’accès, d’équité, de qualité et d’adéquation de l’éducation en Afrique.

Quatre pays francophones (Maroc, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Madagascar) et un anglophone, le Ghana, sont visés par le groupe « Investisseurs et Partenaires (I&P) ». Selon ledit groupe, le fonds n’a pas vocation à se substituer à ce qui se fait dans ces pays au niveau scolaire ou universitaire, mais il pourra avoir un effet catalyseur en mobilisant des investissements publics et privés pour un enseignement de qualité, destiné à un nombre important de jeunes, avec de l’emploi immédiat à la fin de la formation.

Pour nombre d’observateurs, la scolarisation des populations les plus vulnérables et la formation des jeunes représentent des enjeux cruciaux pour l’Afrique. Malgré des progrès indéniables réalisés ces dix dernières années, les systèmes éducatifs sont confrontés à un certain nombre de défis communs : amélioration de l’accès à l’enseignement, en particulier des filles et des populations rurales, garantie de la qualité de l’enseignement et adéquation entre formations dispensées et besoins des marchés locaux du travail. « Les gouvernements africains disposent de moyens limités pour résoudre ces problèmes et, de ce fait, le secteur privé est de plus en plus perçu comme un acteur complémentaire dans le secteur de l’éducation », explique Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs & Partenaires.

Selon RFI, à travers la création d’un fonds d’impact dédié à l’éducation, I&P et son partenaire, la principauté de Monaco, ont pour objectif de promouvoir une éducation accessible, équitable et de qualité en Afrique. Alors que 50% de la population africaine a moins de 20 ans et que 450 millions de jeunes arriveront sur le marché de l’emploi d’ici à 2050, le fonds, de l’avis de ses initiateurs, visera également à promouvoir l’employabilité de la jeunesse africaine en renforçant l’adéquation entre les formations universitaires et professionnelles, d’une part, et les besoins des employeurs locaux et de la société, d’autre part. Par ailleurs, l’autre défi que veut relever le Fonds d’impact sur l’éducation en Afrique, c’est de trouver des mécanismes qui permettent aux enfants dont les parents n’ont pas de moyens financiers d’accéder à ces formations payantes.

L’étude de faisabilité est pilotée par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI). « Pour l’instant, on est à l’étude de l’état des lieux, à de nouveaux types de financement privé de l’éducation et quel en est l’impact…», affirme Patrick Guillaumont, président de la FERDI. Pour le site, Info-Afrique, le fonds devrait permettre de financer et d’accompagner des institutions éducatives privées ou des entreprises de l’écosystème éducatif produisant des biens, des services et technologies essentiels à la résolution de ces enjeux. Plusieurs hypothèses d’investissement sont aujourd’hui testées concernant les secteurs et critères d’investissement, le périmètre géographique et les instruments financiers qui seront mobilisés, annonce Patrick Guillaumont.

Le Fonds d’impact sur l’éducation en Afrique est dédié à tous les niveaux d’enseignement. «Il nous semble vraisemblable que nous allons trouver pas mal d’opportunités dans les activités professionnalisantes : la formation aux métiers de coiffeur, d’esthéticienne, aux métiers de la santé, etc. Parce que les besoins sont extrêmement importants», a déclaré Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs & Partenaires.