Article publié le 2018-08-07 par Souleymane KANAZOE Economie
Accords économiques Guinée-Chine - Ressources naturelles contre financement des infrastructures
Le BRT de Xiamen, à la gare de Xiamen, province de Fujian, Chine Par Popolon — Travail personnel, CC BY-SA 3.0

De longs mois de négociations entre le gouvernement guinéen et la Chine ont abouti, ce 5 septembre 2017, à Xiamen (Chine) à la signature des accords économiques d’un montant de 20 milliards de dollars. En contrepartie, la Guinée va fournir à la Chine, ses ressources minières pendant 20 ans.

En clair pour les observateurs, c’est du troc : ressources naturelles contre financement des infrastructures. Selon le ministre d’Etat, chargé du partenariat public-privé, Ibrahima Kassory Fofana, les accords signés avec la Chine concrétisent le programme de coopération stratégique, convenu entre les deux pays à l’occasion de la dernière visite en Chine d’Alpha Condé en novembre 2016. « Les accords d’aujourd’hui traduisent en terme de montant, l’engagement de la Chine d’assurer à la Guinée, une enveloppe globale de 20 milliards de dollars. C’est l’accord que j’ai signé personnellement, qu’on appelle programme de ressources minières contre prêts, contre financements, couvrant la période de 2017-2036 », ajoute-t-il. La somme sera progressivement décaissée entre 2017 et 2036.

Pour 2018 note Guinee7.com, une première enveloppe de 3 milliards de dollars, constituée de prêts et de dons a été allouée à la Guinée. Les fonds prévus dans cette première enveloppe sont principalement destinés à la construction d’un parlement guinéen et à l’extension de l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne, selon le ministre des Investissements. S’en suivront d’autres réalisations. La reconstruction de la route Coyah, Mamou, Dabola (1 milliards 200 millions dollars), la réhabilitation et l’assainissement des voiries de Conakry (200 millions dollars), la reconstruction de quatre universités (300 millions de dollars), et la réhabilitation la ligne Linsan-Fomi pour garantir la livraison de l’énergie de Souapiti à la Haute-Guinée (250 millions de dollars).

Le ministre d’Etat, chargé du partenariat public-privé a par ailleurs indiqué que ces investissements permettront à la Guinée d’atteindre une croissance économique à deux chiffres dès 2020, rapporte Guinee7.com. « Parce que pour y arriver, on a besoin d’un investissement global privé et public d’un milliard et demi par an. Maintenant, tout le challenge pour la Guinée, c’est d’arriver en matière d’administration, à faire preuve d’efficacité pour exécuter les différents programmes », indique Ibrahima Kassory Fofana.

La Chine est présente dans divers domaines de l’économie guinéenne : énergie, commerce, infrastructures. Après le retrait de Rio Tinto, le géant chinois Chinalco s’est porté candidat pour reprendre le gisement de fer de Simandou.