Article publié le 2017-08-02 par Souleymane KANAZOE Société
Aérospatiale - Jeanette Epps, première astronaute noire dans l'ISS
NASA Astronaute Jeanette J. Epps. Jeanette Epps, physicienne de 46 ans, sélectionnée dans la promotion de 2009, décollera en 2018 pour une mission de six mois. Par NASA/JSC/Robert Markowitz — Domaine public

En 1992, Mae Carol Jemison fut la première femme astronaute noire à être envoyée dans l’espace à bord de la navette spatiale Endeavour de la Nasa. 26 ans après, une astronaute noire, Jeanette Epps, aura la chance d’effectuer une mission à bord de la station spatiale internationale (ISS).

Jeanette Epps, qui a travaillé dans le passé pour la CIA, est physicienne et détient un doctorat en ingénierie aérospatiale de l'Université du Maryland. Cette scientifique de 46 ans rejoindra l'ISS en qualité d'ingénieure de vol en 2018 aux côtés notamment de son compatriote Andrew Feustel, un astronaute chevronné, a précisé l'agence spatiale américaine dans un communiqué. Depuis sa création en 1958, l’agence spatiale américaine (NASA) a formé 17 astronautes africains-américains dont cinq femmes. Selon Jeune Afrique, le premier astronaute noir à effectuer un vol dans l’espace fut le Cubain Arnaldo Tayao. Il fut envoyé par l’URSS, en orbite à bord de la navette Soyouz 38 en 1980. Trois ans plus tard, les américains suivent l’exemple des soviétiques, et envoient pour la première fois un astronaute africain-américain dans l’espace, Guion Bluford, qui effectuera pas moins de quatre vols au cours de sa carrière. Le seul Africain à avoir quitté l’atmosphère terrestre est Mark Shuttleworth, un Sud-Africain blanc, passager du vaisseau spatial russe Soyouz en 2002.

L’Afrique n’est pas en reste. En 2009, J.A indique que des scientifiques d’Afrique du Sud, du Nigeria, d’Algérie et du Kenya signaient un accord dans le cadre de l’African Resource Management Satellite Constellation (ARMC) dont le but était la mise sur orbite d’un ensemble de satellites pour améliorer la valorisation des ressources africaines. D’ores et déjà, l’Agence nationale pour le développement et la recherche spatiale du Nigeria (NASRDA) a dévoilé en 2016 son objectif d’envoyer à l’horizon 2030, le premier astronaute africain dans l’espace pour une mission spatiale habitée. Les autorités nigérianes soutiennent que la conquête de l’espace permettra de résoudre des problèmes nationaux. Des satellites comme «Nigeria Sat-x» permettent déjà l’analyse de données climatiques et l’amélioration des pratiques agricoles.

L’Afrique est confrontée à beaucoup d’afro-pessimismes

Mais nombres d’observateurs restent sceptiques par rapport au projet nigérian. Pour eux, réussir tout projet technologique aussi élaboré que celui d’accéder à l’espace, il faut des cadres bien formés et compétents, disposant des connaissances technologiques les plus avancées. Ils estiment que l’Afrique a d’autres priorités que le développement de programmes spatiaux. Une analyse que ne partage pas Jonathan Weltman, le directeur du projet « Africa2moon », qui pense que le continent est confronté à beaucoup d’afro-pessimismes. « Tout ce qui est optimiste, ce qui vise à nous tirer vers les secteurs de pointe, est reçu avec scepticisme », affirme-t-il.

Abondant dans le même sens, l’ivoirien Ousmane Nasr Diallo, ingénieur à la station spatiale internationale de la NASA aux États-Unis, soutient que : «  les critiques pointant le manque de réalisme du plan du Nigeria sont bien fondées. Mais l’idée ne doit pas être ridiculisée, surtout pas par ceux qui ont une grande influence à travers le monde. Imaginez ce qu’un programme spatial fiable pourrait faire pour l’Afrique ?» Selon lui, les programmes spatiaux développés en Afrique vont permettre au continent de communiquer (téléphonie mobile et internet) à moindre coût tout en le libérant de sa dépendance aux satellites, de prédire les changements climatiques (les sécheresse récurrentes et les inondations) et de mieux surveiller leurs frontières artificiellement tracées et poreuses depuis le ciel. « En fait, l’espace est de loin la méthode la plus fiable pour observer des changements sur la Terre. Par exemple, c’est d’abord de l’espace que les dévastations de l’ouragan Katrina ont été comprises aux USA en 2005. C’est aussi grâce à des images obtenues par leurs satellites que les Américains ont été les premiers à connaître l’ampleur des dégâts du tsunami au Japon en 2011», renchérit Ousmane Nasr Diallo.

La station spatiale internationale ?

La Station spatiale internationale (International Space Station) est une station spatiale placée en orbite terrestre basse, occupée en permanence par un équipage international qui se consacre à la recherche scientifique dans l'environnement spatial. Ce programme, lancé et piloté par la NASA, est développé conjointement avec l'agence spatiale fédérale russe (FKA), avec la participation des agences spatiales européenne, japonaise et canadienne.

La station spatiale internationale est le plus grand des objets artificiels placés en orbite terrestre. Elle s'étend sur 110 m de longueur, 74 m de largeur et 30 m de hauteur et a une masse d'environ 400 tonnes.

S.K