Article publié le 2017-08-02 par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
Être ou ne pas être [06-2017]
LNA 105

« Ramener votre conscience à l’instant présent. C’est le moyen le plus simple, et le plus efficace d’atteindre un bonheur durable», disait un penseur anonyme. Les fils d’Afrique sont à la quête du bonheur. Cette quête se traduit par le combat quotidien de ces femmes et de ces hommes, qui se lèvent très tôt le matin pour aller sur le chemin de la recherche de leur pitance quotidienne. Sans se lasser, ils vivent, travaillent et leur vie raconte le témoignage d’une existence qui cherche à être utile au continent. Chaque africain est utile à cette partie du monde. Chaque africain a son rôle à jouer dans le combat du « berceau de l’humanité » pour un monde meilleur. Car l’évidence est nette que le monde n’existerait pas si l’Afrique n’existe pas. C’est l’instant présent, une vérité, non pas empirique, mais qui découle de la source d’une réalité tangible. L’Afrique fait le monde. L’Afrique nourrit le monde. Sur tous les plans, le berceau de l’humanité est au commencement de l’existence humaine. Vivre, cultiver et entretenir est l’hymne national des femmes et des hommes qui peuplent cette partie du monde. Vaste continent aux richesses multiples, terre de contrastes, l’Afrique inspire les grands auteurs et nourrit leurs rêves d’ailleurs et d’ici. Comme un poète, le site du Figaro.fr disait : « Sous le soleil de la savane, au cœur de la nature luxuriante de la brousse, la diversité des animaux sauvages et des paysages offre un ravissement certain. Car le continent africain ne rime pas nécessairement avec sécheresse, chaleur et famine. Avec son milliard 250 millions de personnes, l’Afrique inspire et doit inspirer la confiance. Cette confiance est la clé de réussite de ce continent qui n’a rien à envier au reste du monde. Et l’un des plus grands défenseurs de l’Afrique, Cheick Anta Diop, le sénégalais, disait dans Nations Nègres et Culture qu’en «disant que ce sont les ancêtres des Nègres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventé les premiers les mathématiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en général, les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la médecine, l’écriture, les techniques, l’architecture (...) on ne dit que la modeste et stricte vérité (…). Dès lors le Nègre doit être capable de ressaisir la continuité de son passé historique national, de tirer de celui-ci le bénéfice moral nécessaire pour reconquérir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme à rebours, car la civilisation dont il se réclame eût pu être créée par n’importe quelle race humaine - pour autant que l’on puisse parler d’une race - qui eût été placée dans un berceau aussi favorable, aussi unique». L’Afrique est unique ; qu’on le veuille ou pas ! Partant de ce constat, la jeunesse africaine doit réinventer une nouvelle manière de véhiculer l’image de l’Afrique. L’Afrique doit se faire respecter. L’Afrique doit être la locomotive du monde. Autant la peur de l’échec mène à l’échec, autant sacrifier sa vie pour un combat qui vaut la peine d’être mené mérite pleinement que l’on y accorde une attention particulière. C’est une question d’existence : être ou ne pas être. Si nous voulons exister, alors, le combat s’impose ! Dans le cas contraire, les africains auront subi toutes les injustices sans avoir eu à lever le petit doigt. Alors qu’il est impératif de lever le petit doigt pour construire une Afrique digne, honorable et respectée pour nos enfants. Les pères du continent le méritent. Tous les fils d’Afrique qui ont versé leur sang, sacrifié leur sommeil, vécu des nuits blanches dans les geôles de l’esclavage, de façon innocente, le mérite. L’Afrique doit être. L’Afrique doit exister, vaille que vaille. L’être de l’Afrique ne viendra que d’une seule chose : la volonté de ses fils d’inventer, de créer une existence qui réponde aux besoins des africains. Nous serons ou nous ne serons pas : c’est une évidence qui ne se discute pas car elle ne souffre d’aucun débat, encore moins d’une contestation.