Article publié le 2017-06-01 par Souleymane KANAZOE Société
Guinée - La bataille contre l’insalubrité en marche
Conakry Par Partners for Democratic Change — (CC BY 2.0)

Conakry, capitale de la Guinée autrefois « Perle de l’Afrique » est confrontée aujourd’hui à une insalubrité totale malgré les efforts fournis par les autorités. Face à cette situation, elles veulent donner une belle allure à la capitale.

La capitale guinéenne compte 1,6 million d’habitants et connaît une forte croissance de sa population. Malheureusement, la ville croule sous un tas d’immondices et des rues asphyxiées. Pis, le quartier des Concasseurs reste l’un des plus grands dépotoirs de Guinée. Situé en plein centre de la capitale où se dresse une montagne d’ordures, ce site ne cesse de s’étendre. Non seulement parce que les gens entassent leurs ordures ici, mais aussi parce que les véhicules du SPTD (Service public de transfert des déchets) et des entreprises de nettoyage ramassent les ordures de la ville et les jettent dans le dépotoir. Interrogé il y a quelques jours par le site Guinée7.com, l’ancien directeur général du SPTD a mis en cause le manque de financement de son service pour expliquer cette situation.

L’ex-ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat est à la manœuvre. J.A rapporte qu’il déserte son bureau de Kaloum pour se rendre avec ses hommes de la police communale sur le front, dans les quartiers du centre-ville comme dans ceux de la banlieue, où ils livrent bataille contre les embouteillages, l’occupation anarchique de l’espace public et l’insalubrité.

Mathurin Bangoura veut à remettre de l’ordre dans les rues asphyxiées de la capitale, afin que les espaces publics ne soient pas annexés par les constructions et les étals sauvages, que les principaux axes de circulation soient libérés des embouteillages et, surtout, que la ville se débarrasse des tas de déchets qui la défigurent, rapporte Guinée7.com. Dans tous les quartiers, nombre de maisons, boutiques et lieux de cultes sont chassés à coups de bulldozers des sites qu’ils occupaient sans autorisation.

En plus, la police verte de Conakry a été officiellement lancée. Un contingent de 200 contractuels sommairement formés, constitué pour surveiller les espaces verts ou déguerpis afin de les maintenir propres et d’empêcher qu’ils soient réinvestis. Ces agents rappellent à l’ordre les citoyens qui ne respectent pas les règles de salubrité et apportent une aide considérable dans la régulation de la circulation. Ces agents sont disposés à lutter contre l’insalubrité et pour la préservation des espaces publics et contre les occupations anarchiques. L’une de leurs activités principales sera le ramassage des ordures dans les quartiers de Conakry. Trente motos tricycles sont mises à leur disposition pour démarrer.

Selon Jeune Afrique, pour assurer ses missions, le gouvernorat dispose d’un budget annuel de 25 milliards de francs guinéens (moins de 2,5 millions d’euros), que Mathurin Bangoura estime insuffisant : il en faudrait le double pour couvrir les cinq communes de la capitale. En attendant des moyens financiers et humains plus importants, le gouvernorat a installé des poubelles sur les principales artères du centre-ville.