Article publié le 2016-09-10 par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
L’essor [09-2016]
LNA 96

Lorsque l’humanité posait le pied sur la lune en 1969, ce fut la révolution de la technologie. Des décennies plus tard, l’homme marque par ses empreintes l’évolution du monde. Une évolution faite de succès et d’échecs. À la comparaison, les succès sont plus importants que les échecs…Témoins de la réussite de l’humanité face à l’adversité de la nature, l’homme a toujours dompté et surmonté les obstacles qui se dressent sur son chemin. On aura beau critiquer l’Afrique, c’est en son sein que sont nées toutes les réalités du monde présent. Les économies les plus puissantes du monde ne jurent que par l’Afrique. Si on ferme l’ « entreprise Afrique », toutes les multinationales, et pas des moindres, mettront la clé sous le paillasson… L’Afrique est la sève nourricière, le téton du monde. La richesse de l’Afrique est multi dimensionnelle. Elle englobe et étreint en un même temps, tous les compartiments de l’existence humaine. L’Afrique vit. L’Afrique est vertueuse. Parlant de la vertu, Molière faisait la comparaison entre l’existence et la vertu dans Le Festin de Pierre, Act IV., Sc. VI. « Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres, qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler, et cet éclat de leurs actions qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants.» L’évolution de l’Afrique, aussi lente soit-elle, puise ses racines dans la conviction que ses filles et fils sont conscients des défis qui les attendent pour 3 raisons : la première raison est la liberté de juger par nous-mêmes, la deuxième est que nous sommes responsables de nos actes, et la troisième est que nul ne construira notre futur à notre place…

Chaque nation, chaque peuple a une identité propre. La mise en commun de ces identités fait de l’Afrique un havre de communion et de richesse inestimable. L’identité des différents peuples, groupes et ethnies qui composent le continent forme l’essence de l’Afrique. Le développement de l’Afrique passera par la mise en valeur de trois éléments essentiels et capitaux : la monnaie, la langue et l’éducation. Il faut trouver le moyen de créer et fédérer les énergies des peuples d’Afrique car, de la mise en commun des différentes valeurs et richesses des communautés, viendra le salut du continent. C’est une révolution à oser entamer, hic et nunc, car comme le disait Jiddu Krishnamurti dans « De l’Éducation » : « La vraie révolution n’est pas celle qui est sanglante : elle se produit par le développement de l’intégration et de l’intelligence en des individus qui, par leur vie même, produiront des changements radicaux dans la société.» Chaque africain a besoin de produire des changements radicaux afin que ces changements profitent à qui de droit. Il faut éviter de tâtonner sur le chemin qui conduit à l’affirmation de l’identité africaine. Le développement de l’Afrique est possible. Tout le monde le sait. Et cela a déjà commencé. Goodluck Jonathan, le Président du Nigeria, disait dans son discours spécial lors du Forum économique mondial pour l’Afrique 2014 que « le continent africain est en essor. Nous devons nous assurer que nos voisins les plus pauvres et les plus vulnérables ne sont pas laissés pour compte. Nous devons nous assurer que cette croissance est inclusive. Nous devons nous assurer qu’il y a un minimum d’inclusion dans la création d’opportunités pour que les gens se créent eux-mêmes leurs opportunités ».