Article publié le 2016-08-16 par Patrick Ndungidi, Libreafrique.org Diaspora
Apport économique de la diaspora africaine en Europe Le Cercle d’Excellence apporte sa contribution au débat [06-2016]
De Gauche à droite : - Chantal Eboko présidente du Cercle d'Excellence - Jean Bofane écrivain - Mona Mpembele Co-fondatrice du Cercle d'Excellence - Guy Gweth, le fondateur de Knowdys - Samuel Amadou, administrateur du Cercle d'Excellence - Pierre Yves Njeng, administrateur du Cercle d'Excellence. Par © Titan Vision Photography

Le think tank « Le Cercle d’excellence » de Belgique a organisé, le vendredi 29 avril 2016, un dîner de réflexion autour du thème « l’apport économique de la diaspora africaine en Europe ». Guy Gweth, spécialiste de l’intelligence économique et fondateur du Cabinet Knowdys Consulting Group ainsi que l’écrivain In Koli Jean Bofane –Prix des Cinq continents de la Francophonie- étaient les deux intervenants du jour.

L’événement, qui s’est déroulé au Plazza Hôtel, a coïncidé avec la célébration du premier anniversaire du Cercle d’excellence. « Il est indispensable de nous rassembler, de nous connaître, d’échanger sur nos idées, nos expériences, nos compétences, ceci afin d’apporter ensemble, au débat public citoyen, des solutions novatrices aux problèmes, aux interrogations, aux préjugés concernant la diaspora en générale et Africaine en particulier », a déclaré Pulcherie Eboko, présidente du Cercle d’excellence.

Investir dans l’éducation liée aux nouvelles technologies

Abordant le thème du jour, Guy Gweth a précisé, avant toute chose, qu’à l’heure actuelle et sur la base des investigations menées, il n’existe pas d’impact économique de la diaspora africaine. Pour le spécialiste de l’intelligence économique, la diaspora africaine est complètement inadaptée au contexte mondial actuel caractérisé par « une vitesse inouïe, et une capacité d’innovation exceptionnelle », boostée notamment par l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour le fondateur de Knowdys, ce monde a besoin d’Africains totalement décomplexés. Pour ce faire, a-t-il estimé, l’Afrique et sa diaspora doivent investir dans l’éducation si les Africains veulent avoir un impact demain sur l’avenir du continent et changer véritablement le visage du monde. « Nous devons investir dans un nouveau type d’éducation. Celle où l’on forme tout l’homme à la fois en termes de savoir-faire et de savoir-être parce que le monde entier attend l’homme africain de type nouveau, totalement décomplexé et qui a la conscience d’être au centre du monde et au centre des préoccupations mondiales. On attend que nous devenions des Africains nouveaux conscients du fait qu’aujourd’hui, c’est nous qui avons à recréer l’histoire de l’humanité », a déclaré Guy Gweth. Pour ce dernier, l’éducation tournée vers les technologies de l’information est e afin que la diaspora africaine puisse avoir un impact économique dans l’avenir.

Jean Bofane : travailler sur l’image des africains

Pour sa part, l’écrivain Jean Bofane est revenu sur son parcours atypique. Publicitaire de formation, il a exercé plusieurs métiers avant de se lancer dans l’écriture. «Le problème de l’image de l’africain me taraudait l’esprit. J’ai une formation de publicitaire et la publicité c’est l’image », a-t-il indiqué. Parlant de son premier roman «Mathématiques congolaises», qui a nécessité quatre ans de travail, il a estimé qu’il voulait monter ce que les caméras ne montrent pas, c’est-à-dire l’âme des africains. «Il fallait apporter une parole qui puise être éparpillée en un temps record. Je voulais écrire des ouvrages qui marquent les esprits une fois pour toutes. Il fallait une nouvelle langue particulière et singulière ainsi qu’un nouveau rythme. Je voulais aussi mettre en place une littérature congolaise de la RDC.» Le roman, a-t-il révélé, a directement été un succès. Il a obtenu 9 nominations dans les concours et a remporté 3 prix littéraires. «Je suis aujourd’hui invité et lu dans les universités du monde entier, puisque j’ai réussi la gageure d’offrir une nouvelle littérature », a fait savoir Jean Bofane. Fort de son succès littéraire, l’écrivain a refusé d’être une exception congolaise. C’est ainsi qu’il a « poussé » son jeune compatriote Fiston Mwanza Mujila dans la rédaction des romans, dont le premier « Tram 83 », est aujourd’hui traduit en dix langues. «C’est aussi ça le rôle de cette diaspora. Je voulais changer l’image de cette diaspora. Cela fait des siècles qu’on pense du mal de nous. On nous a dit qui nous étions, qui nous avons été et on nous dit même qui nous allons devenir» a déclaré Jean Bofane. C’est dans cet esprit, a-t-il affirmé, qu’il a écrit son deuxième roman « Congo Inc ». Le testament de bysmarck». «Je montre le rôle de l’Afrique mais surtout celui du Congo avec un postulat simple : le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui si le Congo n’existait pas. Le livre est sorti depuis deux ans et je n’ai encore trouvé personne pour me contredire. J’y explique le rôle du Congo, de l’Afrique et des africains dans la mondialisation », a-t-il fait savoir. Parlant du rôle de la diaspora en Europe, il a fait un parallélisme avec les personnages de son roman où il n’existe pas de second rôle car chacun joue le premier rôle.

La cérémonie s’est achevée par la vente des livres des deux intervenants ainsi que par une séance de dédicaces.

Le Cercle d’excellence est un think tank qui a pour vocation de faire des analyses et d’élaborer des propositions novatrices sur des sujets économiques, culturels et politiques liés aux minorités issues de l’immigration.

Un an, une bougie

Célébration du 1er anniversaire du Cercle d’Excellence par le Docteur Jean-Jacques Essama Mbia, membre du Conseil d’Administration du Cercle d’Excellence :

Le cercle d’excellence était une idée, le cercle d’excellence était un projet, ce projet a été conçu et il a donné naissance à un bébé. Ce bébé, c’est le cercle d’excellence

Ses parents, à savoir les membres fondateurs du cercle d’excellence que je remercie au passage (Mme Pulchérie Chantal Ekobo, Mme Mona Pembele et Dr Pascal Blaise Kamdem), ont décidé de partager la paternité de leur bébé avec nous tous.

Selon un vieil adage : « un bébé n’appartient pas uniquement à ses géniteurs, mais aussi à ceux qui s’en occupent (c’est-à-dire à la communauté) ».

C’est ainsi que depuis un an, ce bébé survit grâce au concours de certaines personnes parmi nous, que j’aimerais aussi remercier à savoir : les membres du bureau exécutif, les membres effectifs, nos partenaires, nos sponsors, nos orateurs, nos différents invités ainsi que tous ceux que j’aurai oublié parmi vous).

Il y a aussi parmi vous, certaines personnes qui s’interrogent, qui se posent des questions : à ceux là, j’aimerais leurs dire que le bébé Cercle d’Excellence n’aura jamais assez de parents adoptifs et qu’il a besoin d’eux et toutes leurs contributions sont les bienvenues, aussi infimes soient – elles ( en adhérant au cercle, en étant disponible pour le cercle, en assistant aux réunions et aux dîners du cercle, en participant aux discussions ou aux débats, en faisant le promotion du cercle, en soutenant financièrement le cercle, ….).

C’est l’addition de toutes ces contributions qui fera grandir le bébé Cercle d’Excellence, car « l’union fait la force », devise du Royaume de Belgique, prononcée par le Régent Erasme – Louis Surlet de Chokier lors de sa prestation de serment le 25 février 1831 .

Nous devons tous nous rassembler autour de ce bébé Cercle d’Excellence d’en faire l’adulte Cercle d’Excellence, respectable et respecté qu’il deviendra demain : c’est-à-dire un adulte reconnaissant envers tous ses parents, un adulte responsable, un adulte libre et indépendant, un adulte qui incarnera les valeurs que nous lui auront transmises, un adulte capable de satisfaire les objectifs que nous lui auront fixés. Bref un adulte Cercle d’Excellence dont nous serons tous fiers.

Ce ne sera pas facile, mais petit à petit, nous y arriverons, car selon Confucius : « celui qui veut déplacer la montagne, commence par déplacer de petites pierres ».

Longue vie au cercle d’excellence

« Le temps le plus important c’est le temps présent, car si tu manques ton présent, tu manqueras certainement ton futur ».