Article publié le 2014-04-01 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Un emploi décent pour tous [02/2014]
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La problématique de l’emploi se pose avec acuité partout dans le monde. Les taux de chômage varient d’un continent à un autre, d’un pays à un autre. L’Afrique n’échappe pas à cette lancinante réalité. Il faut entendre ici la création et la promotion d’emploi décent pour les populations. Depuis une décennie, la promotion de l’emploi est devenue la priorité de la majorité des gouvernants. Cette priorité se justifie par le fait que l’Afrique est le continent par excellence où la jeunesse est la plus disponible. En effet, avec plus de la moitié de sa population constituée par la frange jeune, l’emploi est le talon d’Achille des États africains. Trouver un emploi en Afrique, c’est créer de meilleures conditions de vie pour sa famille, ses amis, ses proches. En Afrique, la solidarité est manifestée de façon pleine et entière lorsqu’un individu obtient un boulot. Dans ce cas de figure, il est le financier de la famille. Oncles, enfants, frères et sœurs se tournent vers ce dernier pour résoudre leurs problèmes. Au delà des limites de cette pratique, cette situation démontre l’importance de l’emploi en Afrique. C’est un individu qui gagne le boulot mais au finish, ce sont des dizaines de personnes de façon indirecte qui bénéficie indéniablement des retombées de l’emploi de cette personne. La promotion de l’emploi est le pilier de tout développement. Une entreprise qui se crée doit créer de l’emploi. Une société qui crée de la richesse, doit créer des emplois au risque de se voir phagocyter par le manque de main d’œuvre qualifiée. Dans cette logique, les africains doivent travailler à créer des emplois mais en les valorisant afin que l’emploi crée l’emploi. Il ne faut pas que l’emploi tue l’emploi mais l’inverse. Sur le continent, de nombreuses initiatives ont été lancées en vue de créer des emplois. Dans plusieurs États, les revendications sociales ont emmené les gouvernants à prendre à bras le corps la problématique de l’emploi. Dans plusieurs pays, différentes initiatives de création d’emplois sont expérimentées. Il y a les emplois permanents, les emplois contractuels, les emplois payés par horaire. Tout ces modèles de contrat d’emplois participent à créer des valeurs et des ressources humaines capables de s’adapter à l’évolution du temps. Comme le disait Confucius : «Ne vous souciez pas d’être sans emploi; souciez-vous plutôt d’être digne d’un emploi.» En effet, emploi rime avec qualité de la main d’œuvre, qualité de la ressource humaine. Ainsi, le défi qui s’impose aux différents recruteurs, aux différentes entreprises sur le marché de l’emploi est d’avoir des ressources humaines de qualité à moindre coût. Avec la crise économique qui sévit partout dans le monde, de nombreuses multinationales ont délocalisé leurs entreprises sur le continent africain. L’une des principales causes de cette délocalisation est le fait qu’elles trouvent moins chère une main d’œuvre de qualité sur place. En plus de cette main d’œuvre moins chère, les multinationales trouvent aussi sur place des facilités fiscales et des avantages pour mener à bien leurs activités. Le défi qui s’impose à l’économie africaine est de travailler à créer des emplois et à les rendre pérennes. Un emploi décent pour une jeunesse épanouie doit être le credo de tous les gouvernants, les opérateurs économiques et le monde du travail. Cela ne va pas sans la prise de décision politique, de volonté économique et d’initiative pour faire des entreprises des pôles de création d’emplois et de croissance. La jeunesse africaine a besoin d’emplois et c’est de la responsabilité des entreprises, des sociétés, des gouvernants d’en créer. Cela n’exclut pas l’auto emploi qui, mieux que de travailler en entreprise, permet de créer et d’entretenir sa propre entreprise. Au delà du folklore économique, l’auto emploi est la forme la plus accomplie de la promotion de l’emploi et surtout, de l’emploi décent.