Article publié le 2013-07-23 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Oser inventer l’avenir [07-08/2013]
...

L’Afrique se construit. L’Afrique émerge. A travers des grands travaux, des chantiers gigantesques, le continent africain inscrit son nom dans le concert des continents qui vont de l’avant ; dans le concert des continents qui tracent, allègrement, le chemin de leur marche vers des lendemains enchanteurs. Les grands projets de développement sont des sources inépuisables de création de richesses. Des routes, des ponts, des projets d’envergure régionale et continentale sont des atouts à exploiter sur le continent pour développer des opportunités d’emplois, pour accroître des ressources financières capables de booster la croissance économique. L’Afrique se positionne au XXIe siècle comme une terre d’espérance et d’avenir, en termes de développement des infrastructures routières, pétrolières, énergétiques, minérales, aéroportuaires, etc. Lorsque deux ou plusieurs nations se mettent ensemble pour penser, mûrir, chercher et trouver des projets d’envergure continentale, il ne peut en sortir que des résultats qui traverseront les âges et marqueront de leurs empreintes la vie des africains des générations présentes et futures. L’Afrique est en chantier. Ces chantiers sont tant transnationaux que nationaux. Les grands projets ont l’art de transformer le visage de l’Afrique en termes de développement, de positionnement, d’augmentation des échanges commerciaux. L’exemple le plus patent est l’augmentation des échanges commerciaux entre les pays de l’Afrique de l’Ouest. Notamment, entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger, grâce au chemin de fer reliant Abidjan en Côte d’ivoire à Niamey au Niger. Par an, ce sont des milliards de F CFA qui sont injectés dans les économies des pays de la sous-région. Grâce à ces échanges commerciaux, des produits vivriers quittent la Côte d’Ivoire pour ravitailler le Burkina Faso et le Niger. A l’inverse des produits manufacturés quittent les pays précités pour ravitailler les bords de la lagune Ebrié. C’est le commerce qui gagne et ce sont les économies qui se renforcent, créant des plus-values pour la croissance économique. Les projets intégrateurs du continent sont le leitmotiv du développement de l’Afrique. Autant l’union fait la force, autant les projets qui intègrent et mettent en jeu plusieurs nations participent à créer et à faire fructifier les richesses. Ainsi, travailler à mettre ensemble des pays pour poser les jalons d’infrastructures permettant de faire tourner la machine du développement à travers les pays est une quête permanente à laquelle tous les pays du continent doivent s’adonner. On ne naît pas riche, on le devient par la force des choses et de ses bras. L’Afrique regorge de bras valides et d’individus capables de prendre en main leur destinée. La preuve est que la majorité de la population du berceau de l’humanité est constituée de jeunes dont l’âge varie entre 20 et 45 ans. Employer ces jeunes, les mettre dans les conditions idoines pour travailler sur les grands chantiers de développement du continent, c’est permettre à cette frange de participer à l’avènement d’une société développée et épanouie. Il n’existe pas de fils d’un pays ou d’une nation qui ne ressente pas une fierté à employer ses forces et ses compétences pour la construction de sa patrie. A travers des projets comme les routes ferrées transnationales, la grande muraille verte, les routes régionales, c’est l’Afrique qui bouge dans la mouvance du monde. On l’a vu, le tunnel sous la Manche, entre l’Angleterre et la France, a contribué à désengorger cette partie de l’Europe. Il n’en demeure pas moins que ses retombées ne profitent pas aux pays africains. Le continent a besoin des chantiers qui poussent vers l’avenir, des chantiers «faramineux et osés» pour marquer d’une pierre blanche son désir d’aller de l’avant, de pousser vers l’avant son développement. Oui ! Le développement de l’Afrique est possible grâce aux grands projets. Il suffit d’y croire et d’y mettre les moyens nécessaires pour faire avancer la machine. Autant la route du développement passe par le développement de la route, autant le développement du continent passe par la réalisation d’infrastructures reliant de nombreux pays africains entre eux. On n’a jamais réussi seul et ce ne sont pas les pays africains pris individuellement qui seront l’exception à la règle. Il faut oser inventer l’avenir.