Article publié le 2013-05-12 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Une valeur commerciale à revendre [04-05/2013]
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Frappée de plein fouet par la crise économique mondiale, la planète se trouve prise dans l’engrenage d’une stagnation des échanges commerciaux entre les grandes nations. Face à cette réalité, l’Afrique, continent aux opportunités multiples et multiformes, se positionne comme la destination la plus vendable. Continent de près d’un milliard d’habitants, il constitue l’un des marchés ayant le plus fort taux de pénétration commerciale. De multiples secteurs de ce continent constituent des espaces à vendre et à faire vendre à travers le monde. Dans les domaines du service, de la main-d’œuvre, de la production agricole, des produits manufacturés, l’Afrique importe et exporte ses produits à travers le monde. Certains spécialistes reconnaissent que la qualité des produits africains augmente au fil des ans grâce à l’ouverture des marchés et à la quête d’un meilleur rendement de la part des exportateurs et des industriels africains. L’Afrique avance, l’Afrique se vend et s’exporte bien. A titre d’exemple, malgré les multiples assauts contre l’amande de cacao, la Côte d’Ivoire se positionne toujours comme le premier pays exportateur de ce produit à travers le monde. La qualité de ces amandes de cacao n’est remise en cause ni par l’Union européenne, et encore moins par les pays de Brettons Wood ou l’OMC. Les produits du cru, séchés ou conservés dans des conditions maximales de sécurité, se font une place sur les marchés internationaux. L’import/export d’Afrique, s’il n’intéresse que quelques destinations très particulières sur des secteurs spécifiques (bois, artisanat, horticulture, fruits et légumes, produits de la pêche, cacao, coton, etc.), n’en est pas moins assurément appelé à se développer rapidement dans les années qui viennent. A l’image de l’Asie, sur le développement de laquelle l’Afrique semble se calquer, l’import/export d’Afrique est promis à un bel avenir à mesure que le continent va se développer. Certes, l’Afrique ne représente que 2% des échanges mondiaux, mais avec une croissance de 30% des demandes d’exportation, elle devrait rapidement, à son tour, devenir une source de choix en matière d’importation. La vitalité du commerce se traduisant par la dynamique des échanges, le berceau de l’humanité est la destination idéale pour vendre et acheter à moindre frais. Avec la crise mondiale, les marchés internationaux semblent saturés. En outre, les coûts de production étant élevés dans les pays développés, de nombreuses firmes et multinationales délocalisent leurs structures dans des pays africains où la main-d’œuvre semble accessible, bon marché et de qualité. En Afrique, le commerce a toujours été une tradition depuis la nuit des temps. Malgré son côté diabolique, l’on se souvient du commerce triangulaire qui a révélé au monde la profondeur de l’humanité africaine. Cette tradition commerciale s’est perpétuée de génération en génération pour donner aujourd’hui des noms de multinationales devenues des groupes d’entreprises, des sociétés d’import/export. Lorsqu’on parcourt les rues des capitales africaines, on est frappé par la multiplicité des enseignes sur lesquelles on peut lire «import/export, commerce général». Même s’il faut reconnaître que certains exagèrent dans l’utilisation des terminologies pour qualifier leur activité, il n’en demeure pas moins que l’idée est là, soutenue par bon nombre d’africains, que l’Afrique a sa place dans le commerce mondial et surtout dans le domaine de l’import/export. On ne vend pas, ni n’achète pour la forme ; on vend et on achète pour faire avancer le monde, pour développer l’économie. L’agriculture étant le pilier de l’économie africaine, l’import/export de l’Afrique doit se fonder sur la réalité tangible et économique de ce secteur pour se propulser vers une croissance durable. Avec plus de 80% des bras valides africains exploités, l’agriculture doit constituer le fer de lance du commerce africain. Car, «si l’agriculture et le commerce dépérissent, les villes dépériront ; leur prospérité et leur force ne s’isolent point», disait François Pierre Guillaume Guizot. A travers le commerce international, l’Afrique se positionne et se positionnera comme un élément incontournable dans la marche du monde. Nanti de ses produits agro-sylvo-pastoraux, le continent africain a de la matière à revendre. Mieux, les produits africains tranchent d’avec ceux des autres continents. En Afrique, ce sont des produits bio qui ont pignon sur rue. A côté de ces produits bio, on trouve des produits de l’agroalimentaire dont la qualité n’est pas à démontrer sur le marché international. Une valeur commerciale à revendre.