Article publié le 2011-04-15 par Par Innocent Traoré Dossier
Richesses minières / Diamant d’Afrique - Un créneau porteur de richesse [03/2011]
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Des mines d’extraction aux multinationales qui exploitent le diamant, l’Afrique regorge de potentialités énormes. Plus de 62% des diamants produit dans le monde proviennent du continent. Une richesse considérable qui contribue au développement du continent.

L’Afrique est une terre d’extraction considérable des diamants. Six des plus gros producteurs mondiaux de diamants sont africains. Sont de ces pays, le Botswana, l’Afrique du Sud, la RD Congo, l’Angola, la Côte d’Ivoire dans une moindre mesure, etc. Selon James Suzman, le directeur de la responsabilité sociale du groupe De Beers, le principal producteur et négociant mondial de diamants dans le monde, le Botswana produit 25% de la valeur des gemmes de diamant dans le monde. Et historiquement ce pays s’est développé et a bien profité de sa richesse en diamant. La Namibie et l’Afrique du Sud ont des productions presque similaires. Ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi d’autres producteurs en Afrique : la RDC, qui produit 8 à 9% de la production mondiale, l’Angola, autour de 10%. La production africaine de diamant est donc relativement importante dans le monde, et a, en général, participé au développement des pays concernés. L’ancien Président sud-africain, Thabo MBéki l’a reconu : «nous savons que les diamants représentent une précieuse source de création d’emplois, de rentrées de devises, de revenus fiscaux et de nouveaux investissements. Ils jouent un rôle positif en améliorant le bien-être économique global des pays et des communautés locales». L’industrie internationale du diamant emploie directement et indirectement environ 10 millions de personnes à travers le monde, notamment en Afrique. La grande majorité des diamants provient de pays qui utilisent les revenus qu’ils génèrent pour stimuler leur développement, en fonction des besoins des populations. Avec une bonne gouvernance et des lois appropriées, les diamants constituent une source de revenus indispensable pour construire les infrastructures et les services sociaux de base tels que les hôpitaux et les écoles. En 2007, le Président Mogae du Botswana faisait cette comparaison entre le diamant et le panier de la ménagère : «Pour notre peuple, chaque diamant acheté, c’est à manger dans nos assiettes, de meilleures conditions de vie, de meilleurs services de santé, de l’eau potable et saine, davantage de routes pour relier nos communautés éloignées, et bien plus encore».

8,4 milliards de dollars US par an

Le commerce de diamants rapporte environ 8,4 milliards de dollars par an à l’Afrique. Quelques chiffres clés concernant l’impact des revenus générés par les diamants sur l’économie de certains pays africains montrent qu’au Botswana, les diamants représentent 76 % des recettes d’exportation du pays, 45 % des revenus de l’Etat et 33 % du produit intérieur brut (PIB). Depuis la découverte des diamants en 1966, la croissance annuelle du PIB atteint en moyenne 7 %. Debswana, une compagnie productrice de diamants basée au Botswana, est l’entreprise responsable de la plus grande contribution au développement socio-économique du pays. Le Botswana revendique l’une des économies à la plus forte croissance du monde et ce, en grande partie grâce aux diamants. Sans le marché légitime du diamant, le Botswana perdrait environ 3 milliards de dollars de revenus par an. Cette perte toucherait toute son économie, des dépenses consacrées aux programmes sociaux aux investissements du gouvernement dans l’infrastructure du pays. En Namibie, les diamants représentent près de 10 % du PIB, 40 % des recettes d’exportation du pays et 7 % des revenus annuels de l’Etat. Namdeb, une compagnie namibienne productrice de diamants, est l’entreprise responsable de la plus grande contribution au développement socioéconomique du pays. En 2006, la Namibie a produit approximativement 700 millions de dollars de diamants. Durant la même année, l’Afrique du Sud produira plus de 1,5 milliard de dollars de diamants. Les projets de développement social d’entreprise reçoivent des millions de dollars d’investissements de la part des compagnies d’extraction de diamants sudafricaines. Le Namaqualand Diamond Fund Trust, qui investit dans des projets de développement communautaire, d’émancipation économique et de développement durable, a reçu environ 4,8 millions de dollars entre mars 2005 et mars 2006 de la part du Groupe Trans Hex, compagnie d’exploration et d’extraction de diamants. Depuis sa fondation en 1994, ce fonds a déjà reçu au total 37,8 millions de dollars du Groupe Trans Hex.

Des milliers d’emplois créés

La production de diamant permet d’accroître le bien-être des populations. Les diamants de la guerre avaient suscité de multiples interrogations et suspicions en Afrique. Ce qu’il faut reconnaître, c’est que ces diamants ont permis à certains pays de reconstruire leur économie et leurs infrastructures à la fin de la guerre. Par exemple, la Sierra Leone autrefois déchirée par la guerre a exporté environ 142 millions de dollars de diamants en 2005. Ces revenus ont permis de financer la reconstruction des infrastructures, des services de santé et du système d’éducation. L’industrie du diamant fait vivre des millions de personnes à travers le monde. En Afrique australe, elle emploie directement plus de 38 000 personnes. Au Botswana, l’industrie du diamant est le deuxième employeur du pays. Et en Afrique du Sud, 28 000 personnes travaillent dans l’extraction, le tri, l’évaluation, la taille, le polissage de diamants, la fabrication et la vente au détail de bijoux. Ces opportunités d’emploi permettent à des milliers d’Africains de gagner un salaire, d’accéder aux services de santé, d’améliorer leurs conditions de vie, de scolariser leurs enfants, et bien plus encore. Ces emplois en créent indirectement d’autres en développant les communautés près des sites d’extraction de diamants et en offrant plus d’opportunités professionnelles à leurs habitants. Aujourd’hui, l’Afrique et le diamant, c’est une histoire commune, un destin commun pour le bonheur des Africains.